jeudi 26 janvier 2012

"Résister c'est créer"

Le moins que l'on puisse dire, c'est que j'ai pris une leçon d'anti-résignation avec Thierry, le berger de la Drôme. Mais pour cela, il fallait déjà arriver jusqu'à lui... Son nom m'avait été donné par Eric Julien, cofondateur de l'association Tchendukua qui aide les Indiens Kogis à récupérer leurs terres. Lui-même m'avait été chaudement recommandée par mon amie Anne-Laurence Fitère, créatrice de La Maison du cancer. Toujours cette chaîne positive...
Quand j'ai appelé Thierry pour savoir si je pouvais passer le voir, la réponse a été positive, bien sûr, mais légèrement taquine. "Etes-vous sûre de vouloir venir? Il faut passer par un col, il va commencer à neiger, vous allez regretter votre idée..." De fait, j'ai tourné et tourné, monté et monté, mon écran de GPS se transformant en plat de spaghetti sous mes yeux... Mais je suis arrivée à Montlahuc, dans un village de pierres et de terres, devant la maison de Thierry où la chatte est venue m'accueillir.
Me voilà donc devant un sacré personnage qui petit à petit, raconte son itinéraire. Pas commun. Un agronome de Deauville qui retourne à la terre dans un des endroits les plus isolés de France (4 habitants au km2). Un tiers-mondiste qui a fait les 400 coups - il a notamment "aidé" au moment du coup d'Etat au Nicaragua, à la fin des années 1970- . Un ex-soixante-huitard qui a vécu en communauté. Un paysan qui élève en coopérative 900 brebis. Un responsable politique. Un sage qui a construit sa propre sagesse, s'est nourri de livres mais aussi et surtout d'expériences.
C'est cet aspect authentique qui m'a le plus touchée.

J'ai fait son portrait sur le site du voyage.
Mais j'avais envie d'ajouter quelques bonus...

D'abord sur son expérience en tant que patron de la communauté de communes. Exemple très concret de la confrontation des idées à la réalité: comment faire, lorsqu'on est plutôt vert et plutôt à gauche, face à l'organisation du Rallye des terres du Diwois? Eh bien pour Thierry, il ne sert à rien de vouloir éliminer l'opposant. Il faut trouver le juste équilibre...



Autre exemple concret: la création de la Biovallée. Comment faire pour que ce beau projet ne soit pas celui d'une avant-garde mais que la société civile se l'approprie?


Thierry a un lien particulier avec l'Amérique latine. Il y est allé en tant que jeune coopérant. Il la retrouve actuellement dans le cadre de son travail au sein de l'association Tchendukua. Il nous raconte comment les Indiens Kogis peuvent par exemple "décoloniser notre imaginaire"...


Enfin une petite dernière pour la route sur le beau thème de l'engagement...