lundi 21 novembre 2011

"Plus si jeunes... mais pas si vieux!"

C'est la devise de l'association Old'Up, dont l'une des fondatrices est Marie-Françoise Fuchs. A l'heure où le vieillissement est peu ou prou assimilé à une dépendance inéluctable, Marie-Françoise Fuchs est l'illustration vivante d'un vieillissement "actif". "Pas question d'être des citoyens "poubellisables", juste bons à consommer des médicaments et du loisir, nous les vieux, nous voulons être utiles!", me dit-elle en substance. Sans pour autant se bercer d'illusions: vieillir, c'est parfois perdre une partie de ses capacités physiques ou cognitives. D'ailleurs l'idée de l'association lui est venue après avoir été malade et s'être rendue compte qu'elle ne pouvait plus être aussi dynamique qu'avant. Pour autant, elle en rit: "être vieux, c'est comme être invité à une soirée et n'avoir plus rien à se mettre, on hésite à se mêler aux autres!" Et elle explique que ces incapacités sont même l'occasion d'échanges entre générations. Belle philosophie. Belle personne....
Son portrait sur le site du Voyage...

jeudi 17 novembre 2011

Planète média versus Planète Bisounours

Ces derniers temps, des critiques ont fleuri contre le film Intouchables, par exemple dans Libération ici ou Rue89 . J'avoue que j'ai du mal à comprendre. En gros, on reproche à ce film d'être coupé de la réalité sociale: la crise, les rapports bourgeois/banlieue, etc... dans "la vraie vie" seraient autrement plus durs et mal vécus que ce qu'en dit le film. Certes. Mais sauf erreur de ma part: c'est un film! Pas un documentaire...
Il me semble déceler aussi une grosse méfiance envers les émotions, comme si celles-ci inhibaient toute réflexion. Il faudrait surtout rester accroché au rocher de l'analyse et ne pas se laisser emporter par la vague..
Mais... on a besoin d'émotions positives, surtout en temps de crise, non? Cela ne veut pas dire que l'on n'est pas lucide sur la situation actuelle; et cela ne veut pas dire non plus qu'on va se contenter de rêvasser à une réalité fantasmée sans agir.
Qu'en pensez-vous?

mardi 15 novembre 2011

Oldies Goodies

Avant la livraison du portrait complet (dans quelques jours, c'est promis), découvrez Marie-Françoise Fuchs, fondatrice de l'association Old' Up ("Plus si jeune mais pas si vieux"), dans ces deux vidéos.
Dans un premier extrait, Marie-Françoise Fuchs raconte comment une membre de l'association s'est mise à Internet à 91 ans. Une illustration de la dynamique insufflée. (1min22s)


A près de 80 ans, Marie-Françoise Fuchs est plutôt active. Jugez vous-même, dans ce second extrait dans lequel elle parle de son emploi du temps. (49s)


lundi 7 novembre 2011

Attention coup de coeur!

Quelque part après Rennes, après Redon, après Peillac, dans une contrée brumeuse et boisée inconnue du GPS, il y a la maison de Gérard et Annie. C'est là, dans cette longère restaurée de ce tout petit hameau que j'ai trouvé deux grands coeurs qui battent au rythme de l'humanité... et de la musique.
"Je n'ai rien de particulier, c'est l'histoire de madame Toutlemonde", me dit Annie. Bon. Est-ce que madame Toutlemonde, suivant monsieur Toutlemonde dans ses voyages à l'étranger, confrontée à la misère des enfants des rues, aurait "naturellement" décidé d'en adopter six?
Est-ce que madame Toutlemonde se serait battue pour améliorer le sort de ces enfants partout où elle le pouvait?

Mais revenons au commencement. Au commencement, il y a la musique et une petite fille, Annie, qui écoute à la porte du salon familial les leçons prises par son frère, jusqu'au jour où le professeur l'intègre à ses cours. La musique la prend pour ne plus la lâcher et sera un fil rouge de sa vie.
Lorsqu'Annie rencontre Gérard, elle le suit dans ses pérégrinations à l'étranger- il fait partie de la marine marchande -. Le spectacle des enfants mendiant sur les quais, montant à bord, la marquera à jamais.
Avance rapide: le couple finit par adopter six enfants, dont des fratries. Annie devient Déléguée permanente à l'Onu sur la question de l'adoption.

Mais Annie et Gérard ne peuvent adopter tout le monde. Que faire des enfants qui restent? Un prêtre béninois en résidence chez eux leur parle des enfants sorciers: ces bébés qui ont le malheur de naître par le siège, de tomber face contre sol à la naissance ou de faire une poussée dentaire dans le "mauvais" sens, signes qui disent sans coup férir leur appartenance au monde des ténèbres. Ils sont donc mis à mort. Comment agir contre ce phénomène qui a pour but de "délivrer" l'enfant?
Annie est une terrienne: elle crée une association, Espoir sans Frontières, et construit une maternité pour au moins empêcher que l'enfant tombe du mauvais côté ou faciliter les naissances par le siège: voilà une partie des critères sorciers éliminés. Elle mène ensuite une campagne de sensibilisation. Le phénomène existe encore aujourd'hui, pour des raisons économiques (le métier de bourreau est considéré comme noble) et culturelles. Mais des alternatives existent pour les femmes, en partie grâce à l'association.

Derrière ma caméra, je me dis qu'il faudrait au moins une semaine de tournage pour récolter toutes les actions, toutes les anecdotes menées en Afrique, en Amérique du Sud, en France aussi. Et je n'ai qu'une demi-journée, même si Gérard, toujours efficace et discret, nous prépare un déjeuner sur le pouce (dont le dessert est en photo :)).
Alors revenons à la musique: Espoir sans Frontières organise des concerts. D'abord, l'association a fait venir des orchestres en France. C'est ainsi que l'orchestre national du Kazakhstan est venu jouer dans les petites bourgades du Morbihan. J'aurais bien voulu voir ça:  "Chat noir, Chat blanc" rencontre les binious.. Ensuite, l'association a mis en place un orchestre et un choeur composés de musiciens professionnels qui se réunissent pour jouer des oeuvres au profit des causes défendues par Espoir sans Frontières.
D'ailleurs le 11 février 2012, un concert exceptionnel aura lieu à l'Unesco pour célébrer les vingt ans de l'Association. La recette sera versée au profit de l'antenne d'ESF au Honduras, et a pour but d'aider l'opération cardiaque d'une jeune fille. Bientôt la billetterie sera ouverte sur le site d'ESF.

Depuis de longues années, Annie est gravement malade. Vous le verrez sur la vidéo, elle ne peut se passer d'une assistance respiratoire. "Je vis de grands chaos physiques", dit-elle simplement. Cette maladie l'empêche de jouer du violon; l'empêche de repartir sur le terrain aussi. Bon disons-le tout net: on a envie de casser la gueule à cette maladie. "Mais je voudrais transmettre ma joie de vivre", ajoute-t-elle. "Et aussi le fait que si moi j'ai pu m'engager, tout le monde peut le faire: il n'y a rien de compliqué, il faut juste oser". Ne pas attendre d'être Gandhi ou Mandela: juste y aller.
D'ailleurs Espoir sans Frontières organise une opération spéciale parrainage. Allez-y, c'est sur leur site!




jeudi 3 novembre 2011

Journaliste stressée rencontre Petit Prince du bois zen

C'est Aline de Pétigny, la créatrice des Editions pour penser à l'endroit, qui m'a donné le nom d'Olivier Raud:  toujours le principe de la chaîne positive selon lequel je suis mise en contact avec de nouvelles personnes  par celles que j'ai interviewées.
Donc j'ai débarqué un matin dans la zone industrielle de Cholet, la tête à l'envers, pour rencontrer Olivier. Qui m'a envoyée directement dans sa petite cabine/bureau/salle de réunion en bois pour méditer sur mon sort. Il m'a rejoint (quand même) au bout de cinq-dix minutes et nous avons démarré l'interview à la lueur de la bougie. Décidément, ce "Voyage" m'oblige à m'enlever des couches et des couches de réflexes journalistiques ("Et la lumière?" "Et le son?") pour essayer de redevenir disponible à l'autre, à l'imprévu, bref, à la rencontre.
Ensuite, Olivier m'a emmenée en balade sur le site d'une abbaye. Interdite aux femmes, l'abbaye, évidemment. Mais il est comme ça, Olivier: à l'origine, on lui demandait de fabriquer des ruches pour aider le moine apiculteur trop âgé. Et il se retrouver à planter des arbres, à fédérer des agriculteurs pour qu'ils ramènent des bêtes sur place, à réhabiliter et revivifier tout un site.
Voilà qui donne un autre sens au mot engagement.
Le portait d'Olivier est sur le site du Voyage.
En voici un petit making of : quand une journaliste stressée rencontre un Petit Prince du bois zen, ça donne... ça! (désolée pour la qualité du cadrage)




mercredi 2 novembre 2011

Des nouvelles de Catherine

Le travail de Catherine Dressayre, dont j'ai fait le portrait ici, sera exposé deux fois à Paris dans les prochains jours. Courez-y vite!

9 au 16 novembre
PARIS 17e
, galerie Cocxa, Passage Geffroy Didelot
Une première exposition "ALLEGORIE CITADINE : DESERT A LA VERTICALE"
Nombreuses photographies inédites ! Un nouvel ouvrage accompagne cette exposition.
Voici un clin d'oeil de l'exposition


du 29 novembre au 24 décembre
PARIS, Institut du Monde Arabe

Une tout autre exposition proposée en deux parties :  "DESERTS : GRAINS DE SOI "  et  "NOMADES : UNE VIE EN SOI"

Un nouvel ouvrage accompagne également cette exposition.